13.7.06



Dialogue de la fin de la scène du jardin d'hiver
19:50
Matthieu : Vous savez, monsieur, on en voit d'autres pendant les campagnes électorales. Tout le monde s'amuse à lâcher son venin, ça fait partie du jeu.
Gérard : Vous ne comprenez pas très bien la situation : c'est vrai tout ce qu'ils racontent.
Michèle : Un peu tendancieux quand même, non ?
Gérard : Oui, tendancieux. Mais vrai.
Anne : Mon petit Matthieu, si on ne veut pas être en retard il va falloir penser à y aller. En politique, comme tu dis, c'est d'être en retard pour la visite des HLM.
Gérard : Je dis ce que je pense, tu fais ce que tu veux.
Anne : Tu viendras au vin d'honneur dimanche ?
Gérard : C'est vraiment indispensable ?
Anne : Il y aura de belles filles.
Gérard : Ah, alors j'irai au vin d'honneur. (À Michèle) Je t'emmène à la fac, toi ?
Michèle : Non, je n'y vais pas cet après-midi.
Gérard : Tu sèches ?
Anne : Tu sèches !
Michèle : Tout le monde sèche, c'est la grève.
Gérard : Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
Anne : Ah oui c'est vrai.
Gérard : Pourquoi ?
Michèle : J'en sais rien. Un jour de grève, ça fait du bien à tout le monde.
Matthieu : En tout cas, ça ne fait de mal à personne.
Anne : Allez, le révolutionnaire, on va. (A Line) Tu veux venir avec nous ?
Line : Non, ma chérie, j'ai des choses à faire dans la jardin Tu n'as pas besoin de moi ?
Anne : Non.

Gérard : Moi, j'aurai besoin de vous lundi, tante Line, j'ai tout un tas de papiers à trier.
Line : Tu me vouvoies maintenant ?
Gérard : Toujours quand il s'agit de travail. Bon alors, personne ne vient avec moi en ville ?
Michèle : Personne.
François : Non, tu es gentil mais je vais aller me reposer et ranger mes affaires.
Gérard: Bien. Salut, mes enfants, à ce soir.
Line : Il reste pas trois gouttes de café ?
Michèle : Ben non.

Ensuite, une courte scène dans la cour de la amison. Anne part dans sa voiture avec Matthieu, Gérard part seul dans la siennes.

Puis nous aurons trois scènes parallèles (c'est-à-dire qu'elles se déroulent en même temps) :

1- François et Michèle, dans la chambre de François.
- Le paquet vert ("Je ne veux pas te quitter")
- Le mystère du départ de François ("Je sais pourquoi tu es parti, tu es parti parce que tu avais peur de ce que tu pouvais faire")

2- Anne et Matthieu, la visite électorale dans les HLM
- Le mystère Matthieu (pourquoi vous êtes dévoué, mon cher Matthieu ? - Tactique, plan de carrière, j'attends mon heure).
- Un admirateur : Jules Labière, retraité SNCF




3- Gérard dans sa pharmacie et son laboratoire.
- Bonjour mon petit oiseau, tout va bien ? Je dois passer au labo.
- Bonjour mes amis, tout va bien ?
- Il y a quelqu'un qui vous attend dans votre bureau. - merci, Véronique. - Une jeune fille. - Je sais, Véronique. (...) Ah, ma chère Adrienne ! Entrez, mon enfant.

Ci dessous : la visite d'Anne chez son "admirateur", Jules Labière.

(Jules Labière se sert un verre de Lillet, l'apéritif de Bordeaux -comme nous l'a appris Atsumi).

1.7.06

Vendredi 30 juin


La Fleur du mal date de 2002, et se situe donc, dans la filmographie de Chabrol entre Merci pour le chocolat (2000) et La Demoiselle d'honneur (2004). Le dernier film de Chabrol est sorti cette année, c'est L'Ivresse du pouvoir. Générique
• La caméra pénètre dans une maison bourgeoise. On entend la chanson de Damia, Un souvenir (1942).
"Un souvenir, c'est l'image d'un rêve, une heure trop brève qui ne veut pas finir…
Un souvenir, c'est toute la tendresse, des beaux jours d'ivresse que l'on veut retenir…"
(Vous pouvez en écouter un extrait ici)
• La caméra passe devant la salle à manger (à gauche), monte l'escalier, suit un couloir. Par une porte entrouverte on aperçoit une jeune fille, assise par terre, dans l'angle de la pièce, prostrée. Dans la pièce suivante, un homme allongé par terre, mort, la main ensanglantée posée sur le rebord d'un canapé.

1- On n'a pas discuté du générique en cours. Ce générique nous dit qu'il sera question d'une maison (type maison de famille), qu'il y aura (ou qu'il y a eu) un meurtre, qu'il sera question de "souvenirs". À noter que la chanson de Damia date de l'époque de l'Occupation allemande (1942).
2- Cette entrée dans le film ressemble à celle de La Demoiselle : un travelling assez long nous conduit à l'endroit où a eu lieu un drame, où le "Mal" s'est manifesté.


Aéroport, voiture
Un jeune homme (Benoit Magimel) prend sa valise sur le tapis roulant, sort de l'aéroport. Un homme mûr (Bernard Le Coq) l'appelle : "François !", puis lui dit " Salut, fiston".
(=> on comprend que le père de François est venu le chercher à l'aéroport).
La voiture du père est garée à un emplacement pour handicapés. Pas de problème, d'après lui : "Anne" lui a obtenu une autorisation (thème des petits arrangements avec la loi). La voiture est immatriculée 33 : nous sommes en Gironde. Il s'agissait donc de l'aéroport de Bordeaux. Dans la voiture, discussion : on comprend que François revient des États-Unis où il a passé trois ans ("Tu ne t'es pas trop américanisé ?", "Ça n'a pas beaucoup changé en trois ans".) François parle de "harem", sur un ton de plaisanterie
(=> on comprend que le père est entouré exclusivement de femmes).
Anne "se représente" : elle est conseillère municipale , mais elle a plus d'ambitions. "Ça ne te plairait pas d'avoir une femme députée ?"
(=> On comprend qu'Anne est la femme du père). "Tante Line t'a fait de la lamproie".


La lamproie
Il existe deux sortes de lamproie : la lamproie de rivière (voir ci-contre) et la lamproie de mer. C'est une spécialité bordelaise.


On se souvient que dans Merci pour le chocolat, Louise commandait une "féra meunière", qui est une spécialité du lac Léman.

•• Dialogue de Merci pour le chocolat :
•La mère d'Axel : Victor, vous me donnez une salade composée avec un oeuf mollet et des petits lardons.

•Victor : Bien sûr. En plat de jour, nous avons une féra meunière.
•Louise : C’est parfait pour moi.


Il y a donc deux femmes : Anne et Tante Line, plus "Michèle".
François dit "Ça n'a pas beaucoup changé en trois ans" son père lui répond : "attends trois minutes, tu vas voir". Le changement annoncé, c'est sa pharmacie qui est refaite à neuf. Le chiffre d'affaires a augmenté d'un tiers. Il a racheté la librairie qui était à côté et a installé son laboratoire d'analyses. "Pas très légal", fait remarquer François qui n'est pas très pressé de la visiter (on comprend qu'il n'est pas intéressé par les affaires de son père).
Le père : "Tu ne m'as pas demandé ce que devient Michèle" (Sur le nom de Michèle, le thème musical démarre, puis s'arrête... Il y a donc certainement une relation particulière entre François et Michèle). François pose donc la question à son père, qui lui répond : "Elle est splendide et brillante ; elle fait une licence de psychologie. Elle ne t'a ta écrit ? - Si."
La voiture arrive alors à la maison (reprise du thème musical).
Ils rentrent dans la maison, en silence. Tante Line est en tain de chantonner une vieille chanson en mettant la table de la salle à maison. Cette maison est la même que celle du générique. La chanson, c'est Plaisir d'amour.
Line : Je t'ai fait de la lamproie.
François : Je sais.
Line : Tu ne peux pas tenir ta langue.
Le père de F. :Je ne savais pas que c'était un secret.
Line : Tu sais bien que tout est secret ici.

Ce dialogue, anodin, annonce le thème du secret. Arrive alors Michèle. Elle veut porter la valise de François, qui est trop lourde. Alors ils la montent à deux. Michèle a pris la chambre de François qui va donc habiter dans l'ancienne chambre de Michèle. (Alors du coup, où est ma chambre ? - ben c'est là où était la mienne.) Scène de tête à tête sensuelle entre eux. Il y a un secret autour du départ de F. pour les USA. On comprend le désir de Michèle pour F., désir partagé, quoique avec une certaine réticence de la part de F.
M : Tu sais ils t'en ont voulu que tu partes. ils n'ont pas compris.
F : Je suppose que tu ne leur a pas expliqué
On ne connait pas la réponse de Michèle, puisque sa mère, Anne, arrive "avec son garde du corps" (Quel garde du corps ? - Matthieu. Matthieu Lartigues, son second de liste. Il ne la quitte pas d'une semelle, c'est lui qui mène la barque. Ton père ne peut pas le blairer).Scène de repas. Discussion sur l'Amérique. Au moment du café (pris dans la jardin d'hiver), Matthieu revient avec une lettre anonyme qui est arrivée au QG d'Anne. Cette lettre nous permet d'apprendre un certain nombre de choses sur les familles Charpin et Vasseur, donc des événements malheureux ont ponctué l'histoire, en 45, 58 et 81.